Menuiserie Fixart

Tout  a commencé sur le montage d'une exposition au Magasin de Grenoble.

Le responsable technique du centre d'art contemporain me demande si je suis prêt à fabriquer des bancs en contreplaqué pour l'exposition. Aucun autre monteur d'exposition ne veut s'en charger. J'accepte. Dix ans plus tard, je suis artisan-menuisier à mon compte.

Après avoir obtenu une licence d'histoire de l'art à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, je me suis dirigé vers la régie d'exposition en faisant un master professionnel à l'université de Montpellier. Après un stage de 6 mois et quelques boulots au centre d'art Le Palais de Tokyo à Paris, je prends le poste de chargé de la collection et régisseur d'exposition du Fonds régional d'art contemporain de Lorraine à Metz. L'expérience a été très riche mais aussi très brève. Un an plus tard, j'arrive à Lyon.

FIXART, c'est avant tout une entreprise spécialisée dans la construction de cloisons d'exposition et l'installation d’œuvres d'art. Je crée mon activité d'indépendant culturel en février 2010. Je participe à plus de 100 projets et à plus d'une dizaine de scénographies d'exposition. Encore aujourd'hui, j'interviens ponctuellement sur des expositions pour l'accrochage de tableaux du 16e siècle, la mise en vitrine d'objets de la Seconde guerre mondiale ou la manipulation d'éléments architecturaux de l'époque gallo-romaine. Je suis toujours aussi passionné d'art, de peinture et d'expositions.

En 2014, je commence à réfléchir à la menuiserie traditionnelle. Il me faut plusieurs années et la naissance de mes deux enfants pour franchir le pas. Je passe un CAP menuisier-installateur pour conforter mes connaissances. J'accepte de plus en plus de chantiers du bâtiment. J'adhère à  la CAPEB pour rencontrer d'autres professionnels. En février 2021, je transforme FIXART en société pour devenir la "menuiserie FIXART".

Atypique. Un menuisier pas comme les autres. Mes préoccupations sont principalement liées à l'écologie. La provenance des bois. La gestion de la forêt. La mobilité. Je m'interroge sur mon rôle dans la société. J'expérimente. Je m'invente. Me réinvente. Ayant toujours du mal à quitter définitivement le monde culturel, je travaille aux côtés du Musée des Confluences sur le réemploi des éléments scénographiques de ses expositions depuis 2021. Mes lectures. Mes rencontres. Tout cela me fait muer. Je serpente dans l'univers du bâtiment et des enjeux de la rénovation énergétique. Je me questionne. Parfois un peu trop. Mais jamais inutilement. J'aime l'artisanat et les valeurs qui sont les siennes : le savoir-faire manuel, la transmission orale, la beauté du geste précis.

Mes ancêtres sont tous des paysans de Vendée, les mains dans la terre, vivant durement au gré des saisons. Enfant, mon grand-père aimait justement me les montrer. Ces mains calleuses, pleines de force, creusées de sillons, dures au toucher. Aujourd'hui, mes mains aussi sont marquées par le travail manuel. Et mes enfants sont à leur tour intrigués.

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